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Deux jours pour vous, ensemble pour la mémoire et promouvoir les idées et actes de résistance pour la PAIX, 2 jours de découverte connaissance des créateurs proches... Bien à vous Michel

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Intervention de Monsieur José de VALVERDE au nom de l’ANACR DRANCY

Aujourd’hui nous commémorons le 79ème anniversaire de la libération de Drancy. Souvenons-nous que la libération du territoire et plus particulièrement de Drancy, notre ville, doit beaucoup à la Résistance. Rappelons que la Résistance en France débute avec la défaite de l’armée française et l’armistice imposé par les Allemands au mois de juin 1940. Elle a pris fin avec la libération du territoire et le départ de l’occupant, à la fin de l’année 1944, voire au-delà en Province, avec la poche de Saint Nazaire en 1945. Pendant cette période sont résistants les hommes et les femmes qui ont considéré que la guerre n’est pas finie pour leur patrie et qui ont continué le combat, là où ils se trouvent et avec les moyens dont ils disposent, en refusant la convention d’armistice. Le 18 juin 1940 au soir le général de Gaulle s’adresse à la population française et lance un appel à poursuivre le combat, c’est l’acte fondateur de la France Libre. Grâce au général de Gaulle et à ses envoyés en France au premier rang desquels figure Jean Moulin, la France combattante sera unifiée. Le 27 mai 1943 se tient au 48 rue du Four à Paris une réunion d’une importance majeure : à l’issue de dures négociations, c’est la première réunion du Conseil de la Résistance – qui deviendra Conseil national de la Résistance (CNR). Elle permettra l’unification des éléments dispersés qui constituent la Résistance. La France combattante sera unifiée, au début de l’été de 1943. Dans l’année qui suit le programme du CNR est établi. Cette France combattante a ainsi surmonté ses clivages, elle a arrêté de se diviser en fractions ou en factions rivales. Peu à peu ce combat s’est intégré à la stratégie des alliés. Coordonnée et mieux équipée, la Résistance française a intensifié son action portant des coups de plus en plus sévères à l’ennemi. Le rôle de la Résistance a été ainsi de préparer la libération. Le sabotage, utilisé contre l’occupant dès 1940 de manière individuelle et spontanée, devient un des modes d’action de la Résistance. Les cibles sont la production pour l’armée et l’économie allemandes. Il vise aussi les voies de communication. En juillet 1944, une partie du territoire a retrouvé la liberté (la Normandie pour ne point la nommer) tandis que la Seine Saint-Denis est impatiente d’être libérée. Malgré l’interdiction par les Allemands de montrer des signes républicains et patriotiques, des habitants défient l’occupant le 14 juillet et portent le bleu, le blanc et le rouge. Des cortèges se forment à Épinay, aux Lilas, à Drancy et à Montreuil où certains entonnent la Marseillaise. (Source : Eté 1944 la libération, Seine-Saint-Denis, le département.

L’histoire a laissé une terrible cicatrice à Drancy : la cité de la Muette devenue camp deDrancy. Après avoir accueilli des prisonniers de guerre franco-britanniques arrêtés après ladéfaite de mai-juin 1940 ainsi que des civils étrangers. La cité de la Muette, devient le principal camp d’internement des Juif-ves de France et joue un rôle central dans leur déportation. Malgré le débarquement des alliés en Normandie, l’arrestation et la déportation des Juif·ves ont continué. C’est ainsi que les arrestations suivies d’internement dans le camp de Drancy se sont poursuivies jusqu’au 11 août. Le dernier grand convoi part le 31 juillet 1944 transportant plus de 1 300 interné·es dont 324 enfants, emmené·es vers la gare de Bobigny, et par la suite entassé·es dans les wagons à bestiaux à destination d’Auschwitz-Birkenau. Ce camp de Drancy sera libéré le 17 août 1944 (Source : Eté 1944 la libération, Seine-Saint-Denis, le département.

Dès l’été 1941 des actes de Résistance ont lieu à Drancy. Jacques Jorissen, membre du parti communiste, installe avec des jeunes une machine à écrire et une ronéo. Ils utilisent ce matériel pour diffuser des tracts et des journaux clandestins. Une autre ronéo se trouve chez les Pomier. (Source : Résistantes et résistants en Seine-Saint-Denis, un nom, une rue, une histoire, Monique Houssin, Les éditions de l’Atelier, les Editons ouvrières, 2004, p.60).

Une section du parti socialiste clandestine est créé autour de M. Duchanel et M. Pringy au mois d’avril 1941. (Source : Résistantes et résistants en Seine-Saint-Denis, un nom, une rue, une histoire, Monique Houssin, Les éditions de l’Atelier, les Editons ouvrières, 2004, p.60)

Ces résistants se réunissaient à l’hôtel du Globe, rue de la République. La répression sera terrible : internés juifs et résistants tombent sous les balles des nazis au mont Valérien. (Source : Résistantes et résistants en Seine-Saint-Denis, un nom, une rue, une histoire, Monique Houssin, Les éditions de l’Atelier, les Editons ouvrières, 2004, p.60).

L’engagement dans la Résistance concerne aussi des jeunes dès la grande manifestation du 11 novembre 1940 à Paris. Odette Lecland-Nilès, 17 ans, militante communiste est arrêtée à Paris le 13 aout 1941 avec 17 jeunes militants alors qu’elle devait participer à une manifestation à Paris à l’appel de Danielle Casanova. Après un interrogatoire, musclé au ministère de la guerre par un tribunal allemand, avec plusieurs de ses camarades drancéens, dont Simon Bronsztein, fils du Rabbin de Drancy, Raymond Justice, Jean Louis Rapinat et André Sigonney, elle est conduite au camp de Choisel, à Chateaubriant, en Loire-Atlantique.

Sur place, elle rencontre Guy Môquet, qui avant de mourir lui déclarera sa flamme du haut de ses 17 ans comme elle. Odette n’oubliera jamais l’exécution de ses 27 camarades à Chateaubriant, dont Guy Moquet, Jean Pierre Timbaud. La Résistance s’organisera aussi dans le Camp de Drancy : en 1943, un groupe de détenus commence à creuser un tunnel pour permettre une évasion collective. Mais le 9 novembre de la même année, les Allemands découvrent le tunnel mettant un terme à la tentative.

En 1944, les actions de la Résistance s’intensifie avec la grève des cheminots, une manifestation, la diffusion de tracts sur le marché et la défense par les FFI de la plaque tournante de la gare du Bourget-Drancy. La libération de la ville est rendue d’autant plus difficile que les Allemands s’accrochent à l’aérodrome du Bourget. Heureusement le groupe militaire du commandant Rouvillois progresse et les FFI contribuent à la victoire des divisions blindées qui arrivent en leur donnant de précieuses informations sur les axes qu’il leur faut emprunter. (Source : Résistantes et résistants en Seine-Saint-Denis, un nom, une rue, une histoire, Monique Houssin, Les éditions de l’Atelier, les Editons ouvrières, 2004, p.60).

Le 26 août 1944, Les troupes de la 2 e Division Blindée parviennent à entrer à Drancy. Les troupes du Général Leclerc réussissent à s’emparent de l’aérodrome du Bourget et des gares pour paralyser la retraite allemande. A l’issue des combats la ville est enfin libérée.

Drancy perpétue la mémoire de la Résistance dans l’espace urbain. Ainsi on trouve :

  • La rue Jean- Pierre Timbaud, et l'école maternelle Timbaud-Dewerpe,

  • La rue Adrien Froment

  • Le stade Guy Moquet,

  • La rue Fernand Péna,

  • La rue et le collège Jacques Jorissen,

  • La rue Gaston Landry,

  • La rue et le Collège Pierre Semard,

  • L’école maternelle et la crèche Danielle Casanova…


En conclusion :

la Résistance a été un combat pour la liberté, la fraternité et l’égalité. Dans un monde plein d’incertitudes et ou la guerre gronde encore, il nous faut sans cesse rappeler le courage et l’abnégation de ces hommes et ces femmes qui ont combattu pour la liberté en délivrant notre ville de l’occupant, ils nous servent de repères et éclairent notre chemin.

Ce sont des « phares » qui nous montrent combien le courage, l’audace et la ténacité pour défendre nos valeurs sont des ingrédients indispensables pour avancer dans la bonne direction. Ils/ elles nous montrent qu’il ne faut jamais renoncer à lutter face à la force brutale et abjecte, face aux idéologies toxiques, face aux tyrans de tous poils pour défendre la liberté, l’égalité, la fraternité, valeurs républicaines qui ornent les frontons de nos mairies.

Ces valeurs doivent nous motiver pour conserver un pays, une ville où il fait bon vivre. Oui, nous devons rester vigilants et rappeler aux jeunes générations qu’un grand nombre de personnes ont donné leur vie pour que nous puissions vivre en démocratie.

N’oublions jamais que la République est un combat.

Je vous remercie !